L'idée de faire cohabiter ces deux arts revient à Oriane Bloch, un des quatre membres de la jeune société franco-belge « Art Emotion » basée à Wickerschwihr, dont l'ambition est de sortir les oeuvres d'art des galeries.
Le choix de la salle de l'Arsenal n'est pas anodin; il faut reconnaître que ses murs de pierre, ainsi que la lumière qui s'insinue au travers des vitraux en plein jour, contribuent à mettre les oeuvres des deux artistes en valeur.
Antoine Brellmann a décidé de se lancer dans la peinture à l'âge de 18 ans. Durant dix ans, il cumulera les petits boulots en prenant bien soin de conserver assez d'espace pour exercer son art. Son acharnement a payé et aujourd'hui, il vit de son art, qu'il exerce dans son atelier de Riquewihr, et se dit même débordé de projets.
Véritables concentrés d'énergie, ses toiles suggèrent des paysages qui, ciselés de traits impulsifs, mais jamais agressifs, en deviennent imaginaires. Sa raison de peindre, c'est de parsemer notre monde de touches de gaieté et d'évasion.
...et surtout ses majestueux totems...
Quant à Colette Meyer, sa rencontre avec la technique de la céramique raku lors d'une exposition fut un coup de foudre. Vivant à Kaltenhouse où elle pratiquait la peinture, elle était novice dans ce domaine et dut tout d'abord prendre des cours de céramique traditionnelle avec Lily Kotrys, réputée dans le Bas-Rhin. Ayant acquis les bases, elle put se concentrer sur l'art très ancien du raku.
Colette Meyer, après avoir vu s'éteindre plusieurs de ses pièces, a réussi à maîtriser les différents paramètres de ce procédé de cuisson. Mais ce qui fascine l'artiste dans cette technique, c'est moins la maîtrise que le résultat unique qui résulte de la phase d'oxydo-réduction qui consiste à recouvrir les pièces émaillées tout juste sorties du four de matières inflammables naturelles, ce qui permet aux craquelures dues à la cuisson de se révéler.
L'artiste-céramiste présente des oeuvres soigneusement fignolées et toujours uniques, parmi elles, de nombreuses boîtes à secrets, des plats et surtout ses majestueux totems qu'elle s'est douloureusement résolue à exhiber, et plus difficilement encore à laisser filer...
L'exposition a déjà séduit un vaste public, l'alchimie entre la céramique raku, la peinture de Brellmann et bien évidemment le lieu fonctionne donc.
L'exposition se poursuit jusqu'au 8 octobre.
© Dernières Nouvelles D'alsace, Samedi 29 Septembre 2007. - Tous droits de reproduction réservés